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Topo du pays d'Aix: ouverture de voies en escalade.


Daniel Gorgeon, figure mythique de l'escalade provençale a fait paraître ce topo très complet de l'escalade en pays d'Aix. Dan a rééquipé et rendu plus sûr ce site avec l'aide de Jacky Lombardi, le super motivé s'il en est. Le topo décrit en particulier un site de grimpe que j'ai fréquenté assidument dans ma jeunesse et où j'ai partagé des moments particuliers et forts, avec des compagnons de cordée souvent exceptionnels: Château Virant. La plupart des noms d'origine ont été gardé par Dan lors de la publication (un chaleureux merci!)

L'insouciance de la jeunesse...

J'ai grimpé nombre de ces voies courtes (de 10 à 20m) sans corde, "en solo" disait-on à l'époque. J'ai laissé aussi sur ce rocher mes plus beaux souvenirs d'adolescence, seul sur le calcaire, les tripes parfois nouées par le risque à maitriser. A l'époque ou mes pairs traînaient en bandes dans les bars ou sur des cyclos trafiqués.

Grimper sans corde était considéré alors comme le must de la grimpe...la culture du risque était bien différente d'aujourd'hui...

J'y ai ouvert aussi quelques itinéraires esthétiques et engagés dans la lignée de ceux des Alain Michel (décédé depuis) et Philippe Méjean, deux de mes amis grimpeurs particulièrement doués et qui aujourd'hui m'impressionnent toujours par leurs performances de l'époque. Les boss des deux Aigues dont le très fort Patrick Bestagno, humble terreur des calcaires du sud, s'étaient, à l'époque, bien fait peur dans des itinéraires en apparence débonnaires d'une douzaine de mètres, mais expo et durs...voir Bestagno reculer et laisser tomber (La Meige version gauche avec pitons têtes en bas...) ça jetait un gros froid à l'époque!
;)




   Allez faire un tour dans la "Sanglante", un des itinéraires si esthétiques de Château Virant: j'y ai chuté à l'époque de 9m (je recherchais un itinéraire proche et plus exigeant juste dans la dalle de droite, je suis resté dans deux bidoigts un peu longtemps et j'ai surestimé ma résistance ... je n'ai pu rejoindre la ligne originale en fissure et...patatras!) dans un parterre de cailloux volumineux, à plat dos, avec seulement des séquelles discales vertébrales (tassement et délitement en feuilles).
Un miracle.
Une des chances de ma vie...
J'y retourne souvent en pèlerinage...mais encordé !

Pour le fun, mettez de vielles EB bleus aux pieds, si vous en trouvez, ou de vielles PA vertes, et tentez (à l'époque tout était sur pitons et espacés !) ces "petites aventures " concoctées par les anciens :

- La "Sanglante" all free sur coinçeurs tout en dülfer (compter 6B d'aujourd'hui et dur)
- La "libération des obèses" avec trois points seulement (2ème, 4ème avec chute au sol possible)
- "Tamara" avec un seul point (piton planté en tête) dans le surplomb (chute au sol)
- "La Meige" version sortie à gauche sur deux points rouillés tête en bas...(pas de chute...ça vaut mieux)
- "La chaire du curé" avec un seul clou (chute au sol)
- "Sur les traces d'Alain Michel" entièrement sur stoppers à câbles, et encore, les plus petits numéros!...(Enchaînée à l'époque par Alain Michel 6c/7a aujourd'hui, chute très déconseillée...).

Les solos de la plupart des voies jusqu'à 6B/C, 6C.

Ca calme bien.
Vraiment.
Même aujourd'hui.
Même pour les mecs assez forts.
;)